Page:Malherbe - Chefs d’œuvre lyriques, 1909.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.
FRANÇOIS DE MALHERBE


 Ô qu’un jour mon âme aurait de gloire
 D’obtenir cette heureuse victoire,
Si la pitié de mes peines passées
Vous disposait à semblables pensées !

 Votre honneur, le plus vain des idoles,
 Vous remplit de mensonges frivoles ;
Mais quel esprit que la raison conseille,
S’il est aimé, ne rend point la pareille ?


À Monseigneur le Cardinal de Richelieu


À CE coup nos frayeurs n’auront plus de raison,
Grande âme aux grands travaux sans repos adonnée :
Puisque par vos conseils la France est gouvernée,
Tout ce qui la travaille aura sa guérison.

Tel que fut rajeuni le vieil âge d’Éson,
Telle cette princesse, en vos mains résignée,
Vaincra de ses destins la rigueur obstinée,
Et reprendra le teint de sa verte saison.

Le bon sens de mon roi m’a toujours fait prédire
Que les fruits de la paix combleraient son empire,
Et comme un demi-dieu le feraient adorer ;

Mais voyant que le vôtre aujourd’hui le seconde,
Je ne lui promets pas ce qu’il doit espérer,
Si je ne lui promets la conquête du monde.



Au Roi Louis XIII


QU’AVEC une valeur à nulle autre seconde,
Et qui seule est fatale à notre guérison,