Laisse-les esperer, laisse-les entreprendre :
Il suffit que ta cause est la cause de Dieu,
Et qu’avecque ton bras ell’ a pour la deffendre
Les soings de Richelieu :
Richelieu, ce prelat de qui toute l’envie
Est de voir ta grandeur aux Indes se borner.
Et qui visiblement ne fait cas de sa vie
Que pour te la donner.
Rien que ton interest n’occupe sa pensée,
Nuls divertissemens ne l’appellent ailleurs ;
Et, de quelques bons yeux qu’on ait vanté Lyncée,
Il en a de meilleurs.
Son ame, toute grande, est une ame hardie,
Qui pratique si bien l’art de nous secourir
Que, pourveu qu’il soit creu, nous n’avons maladie
Qu’il ne sçache guerir.
Le Ciel, qui doit le bien selon qu’on le merite,
Si de ce grand oracle il ne t’eust assisté,
Par un autre present n’eust jamais esté quitte
Envers ta pieté.
Va, ne differe plus tes bonnes destinées ;
Mon Apollon t’asseure et t’engage sa foy
Qu’employant ce Typhis, syrtes et cyanées
Seront havres pour toy.
Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/87
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
ODE IX.