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ODE VIII.

Et, quand j’auray, comme j’espere,
Fait ouïr, du Gange à l’Ibere,
Sa louange à tout l’univers,
Permesse me soit un Cocyte,
Si jamais je vous solicite
De m’aider à faire des vers !

Aussi-bien chanter d’autre chose,
Ayant chanté de sa grandeur,
Seroit-ce pas, aprés la rose,
Aux pavots chercher de l’odeur,
Et des loüanges de la lune
Descendre à la clairté commune
D’un de ces feux du firmament
Qui, sans profiter et sans nuire,
N’ont receu l’usage de luire
Que par le nombre seulement ?

Entre les rois à qui cet âge
Doit son principal ornement,
Ceux de la Tamise et du Tage
Font loüer leur gouvernement ;
Mais, en de si calmes provinces
Où le peuple adore les princes,
Et met au degré le plus haut
L’honneur du sceptre legitime.
Sauroit-on excuser le crime
De ne regner pas comme il faut ?