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ODE VI.

Sans mensonge et sans flatterie,
Sera vivre au siecle doré.

Les Muses, les neuf belles fées
Dont les bois suivent les chansons,
Rempliront de nouveaux Orphées
La troupe de leurs nourrissons ;
Tous leurs vœux seront de te plaire ;
Et, si ta faveur tutelaire
Fait signe de les avoüer,
Jamais ne partit de leurs veilles
Rien qui se compare aux merveilles
Qu’elles feront pour te loüer.

En cette hautaine entreprise,
Commune à tous les beaux esprits,
Plus ardent qu’un athlete à Pise,
Je me feray quitter le pris ;
Et quand j’auray peint ton image,
Quiconque verra mon ouvrage
Avouera que Fontaine-bleau,
Le Louvre, ny les Tuileries,
En leurs superbes galeries
N’ont point un si riche tableau.

Apollon à portes ouvertes
Laisse indifféremment cueillir
Les belles feuilles toujours vertes