Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ODE VI

A M. DE BELLEGARDE
grand escuyer de france

1608


À la fin, c’est trop de silence
En si beau sujet de parler :
Le merite qu’on veut celer
Souffre une injuste violence.
Bellegarde, unique support
Où mes voeux ont trouvé leur port,
Que tarde ma paresse ingrate,
Que déja ton bruit nompareil
Aux bords du Tage et de l’Eufrate
N’a veu l’un et l’autre soleil ?

Les Muses, hautaines et braves,
Tiennent le flatter odieux,
Et, comme parentes des dieux,
Ne parlent jamais en esclaves ;