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SONNET.


XI

[SUR LE MÊME SUJET]

1608


Caliste, en cet exil, j’ay l’ame si gesnée
Qu’au tourment que je souffre il n’est rien de pareil.
Et ne saurois ouïr ny raison ny conseil,
Tant je suis dépité contre ma destinée.

J’ay beau voir commencer et finir la journée,
En quelque part des cieux que luise le soleil,
Si le plaisir me fuit, aussi fait le sommeil,
Et la douleur que j’ay n’est jamais terminée.

Toute la Cour fait cas du séjour où je suis,
Et pour y prendre goust je fais ce que je puis
Mais j’y deviens plus sec, plus j’y voy de verdure.

En ce piteux estât, si j’ay du réconfort,
C’est, ô rare beauté, que vous estes si dure
Qu’autant prés comme loin je n’attens que la mort.