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SONNETS.


VI

À M. DE FLEURANCE
sur son art d’embellir

1608


Voyant ma Caliste si belle
Que l’on n’y peut rien désirer,
Je ne pouvois me figurer
Que ce fust chose naturelle.

J’ignorois que ce pouvoit estre
Qui luy coloroit ce beau teint
Où l’aurore mesme n’atteint,
Quand elle commence de naistre.

Mais, Fleurance, ton docte écrit
M’ayant fait voir qu’un bel esprit
Est la cause d’un beau visage,

Ce ne m’est plus de nouveauté,
Puis qu’elle est parfaitement sage,
Qu’elle soit parfaite en beauté.