Et, sortant promptement de mon sens et de moy,
Ne me suis apperceu qu’un destin favorable
M’offroit en ce danger un sujet honorable
D’acquérir par ma perte un triomphe à ma foy.
« Que je porte d’envie à la troupe innocente
De ceux qui, massacrez d’une main violente,
Virent dés le matin leur beau jour accourcy !
Le fer qui les tua leur donna cette grâce
Que, si de faire bien ils n’eurent pas l’espace,
Ils n’eurent pas le temps de faire mal aussi.
« De ces jeunes guerriers la flote vagabonde
Alloit courre fortune aux orages du monde,
Et déja pour voguer abandonnoit le bord,
Quand l’aguet d’un pirate arresta leur voyage ;
Mais leur sort fut si bon que d’un mesme naufrage
Ils se virent sous l’onde et se virent au port.
« Ce furent de beaux lis qui, mieux que la nature
Meslans à leur blancheur l’incarnate peinture
Que tira de leur sein le Cousteau criminel,
Devant que d’un hiver la tempeste et l’orage
À leur teint délicat pussent faire dommage,
S’en allèrent fleurir au printemps éternel.
« Ces ensans bien-heureux (créatures parfaites,
Sans l’impersection de leurs bouches muettes)
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STANCES.