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STANCES.


XXXII

[POUR LE COMTE DE CHARNY]

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En fin ma patience et les soins que j’ay pris
Ont, selon mes souhaits, adoucy les esprits
Dont l’injuste rigueur si longtemps m’a lait plaindre.
Cessons de soupirer :
Graces à mon destin, je n’ay plus rien à craindre
Et puis tout esperer.

Soit qu’estant le soleil dont je suis enflammé,
Le plus aimable objet qui jamais fut aimé,
On ne m’ait peu nier qu’il ne fust adorable,
Soit que d’un oppressé
Le droit bien recognu soit tousjours favorable,
Les dieux m’ont exaucé.

N’agueres que j’oyois la tempeste soufler,
Que je voyois la vague en montagne s’enfler,