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XXXI

POUR LA GUERISON DE CHRISANTHE

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Les Destins sont vaincus, et le flux de mes larmes
De leur main insolente a fait tomber les armes ;
Amour en ce combat a reconnu ma foi :
Lauriers, couronnez-moi.

Quel penser agréable a soulagé mes plaintes,
Quelle heure de repos a diverti mes craintes,
Tant que du cher objet en mon âme adoré
Le péril a duré ?

J’ai toujours vu ma dame avoir toutes les marques
De n’être point sujette à l’outrage des Parques ;
Mais quel espoir de bien, en l’excès de ma peur,
N’estimais-je trompeur ?