De ces tempestes me delivre ;
Quelque espoir qui se puisse offrir,
Il faut que je cesse de vivre
Si je veux cesser de souffrir.
« Arriere donc ces vains discours !
Qu’aprés les nuits viennent les jours,
Et le repos aprés l’orage.
Autre sorte de reconfort
Ne me satisfait le courage
Que de me resoudre à la mort.
« C’est là que de tout mon tourment
Se bornera le sentiment ;
Ma foy seule, aussi pure et belle
Comme le sujet en est beau,
Sera ma compagne éternelle,
Et me suivra dans le tombeau. »
Ainsi, d’une mourante voix,
Alcandre, au silence des bois,
Témoignoit ses vives attaintes ;
Et son visage sans couleur
Faisoit cognoistre que ses plaintes
Estoient moindres que sa douleur.
Oranthe, qui par les zephirs
Receut les funestes souspirs
Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/168
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147
STANCES.