Et tant de fois nos destinées
Des Alpes et des Pyrénées
Les sommets auront fait branler,
Afin que je ne sais quels Scythes,
Bas de fortune et de mérites,
Présument de nous égaler ?
Non, non : s’il est vrai que nous sommes
Issus de ces nobles aïeux
Que la voix commune des hommes
A fait asseoir entre les dieux,
Ces arrogants, à leur dommage,
Apprendront un autre langage,
Et, dans leur honte ensevelis,
Feront voir à toute la terre
Qu’on est brisé comme du verre
Quand on choque les fleurs de lis.
Henri, l’exemple des monarques
Les plus vaillants et les meilleurs,
Plein de mérites et de marques
Qui jamais ne furent ailleurs ;
Bel astre vraiment adorable,
De qui l’ascendant favorable
En tous lieux nous sert de rempart,
Si vous aimez votre louange,
Désirez-vous pas qu’on la venge
D’une injure où vous avez part ?
Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/127
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