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Enfin ceste beauté m’a la place renduë,
Que d’un siege si long elle avoit defenduë :
Mes vainqueurs sont vaincus ; ceux qui m’ont fait la loy
            La reçoivent de moy.

J’honore tant la palme acquise en cette guerre
Que si, victorieux des deux bouts de la terre
J’avois mille lauriers de ma gloire tesmoins,
            Je les priserois moins.

Au repos où je suis tout ce qui me travaille,
C’est la doute que j’ay qu’un malheur ne m’assaille,
Qui me separe d’elle, et me face lascher
            Un bien que j’ay si cher.

Il n’est rien icy-bas d’éternelle durée ;