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ces objets d’une manière plus vive et plus parfaite, comme je viens de l’expliquer, mais parce qu’ils sont réellement plus disposés à recevoir la même action de Dieu en eux. De même que la facilité à jouer des instruments, qu’on acquise certaines personnes, ne consiste précisément pas en ce que les esprits animaux qui sont nécessaires aux mouvements des doigts, ont plus d’action et de force en eux que dans les autres hommes, mais en ce que les chemins par où les esprits s’écoulent sont plus glissants et plus unis par l’habitude de l’exercice, ainsi que je l’ai expliqué dans le chapitre que j’éclaircis. Cependant je demeure d’accord que tous les usages de la mémoire et des autres habitudes ne sont point asolument nécessaires à ceux qui, étant parfaitement unis à Dieu, trouvent en sa lumière toutes sortes d’idées, et en sa volonté toute la facilité d’agir qu’ils peuvent souhaiter.