Page:Malebranche - Méditations métaphysiques et correspondance, 1841.djvu/154

Cette page n’a pas encore été corrigée

dix, on ne pourrait penser à cent, parce que dix n'et pas cent, et qu'il contient dix fois moins d'unités que cent. Ainsi l'esprit ne peut voir cent dans dix : car il y en aurait quatre-vingt-dix qu'il verrait et qui ne seraient point. Mais voir rien, et ne point voir, c'et la même chose. On peut conclure de là qu'il n'y aa que l'être infini qui peut seul éclairer l'esprit. Mais c'e9t une vérité qu'on peut démontrer en cent manières. Je la prouve dans le Traité d'optique d'une manière dont je crois que vous serez content, d'autant plus que l'optique et une matière où on démontre mathématiquement les vérités. L'optique fait voir la différence extrême qui et entre les idées et les objets qu'elles représentent, et qu'il n'y a qu'une intelligence infinie qui puisse en un clin d'oeil faire une infinité de raisonnements instantanés tous réglés par la géométrie et les lois de l'union de l'âme et du corps. Je crois aussi, avant ce traité, dans le quatrième volume, avoir démontré la cause physique de tous les effets naturels, que je prouve par l'explication du feu, de la dureté, fluidité, lumière, couleurs, la réfraction, réflexion, pesanteur, le tout fondé sur ce principe que les corps ne sont mus que lorsqu'ils sont poussés; et sur quelques expériences dont tout le monde convient et que chacun peut faire. Croiriez-vous, monsieur, que la cause de la pesanteur est la même que la réfraction