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avec le monde. Il faut bien que l'ouvrage soit conforme à l'idée de l'ouvrier, idea suo ideato, comme il parle; mais il n'et pas possible qu'il soit l'ouvrier même.

Pour moi, monsieur, je conçois clairement dans l'étendue intelligible infinie, une infinité de parties intelligibles; et que si l'étendue créée n'était qu'une masse informe sans mouvement, il y aurait une infinité de parties différentes dont on pourrait former Paris Rome des cubes des sphères, qui seraient toutes des substances particulières de cette substance infinie, et toutes de même attribut, c'est-à-dire toutes étendues et de même nature, toutes des substances mais plus ou moins grandes. Je conçois même à l'égard des nombres que les unités dont ils sont composés sont infinies et distinguées, j'entends intelligiblement, car je parle des nombres nombrants. Ce ne sont pas différentes substances, car ils sont en Dieu, et tout ce qui est en Dieu et Dieu tout entier, si l'on peut parler ainsi. Il mt un et tout. Tel et nécessairement l'Être infinis, et ce que l'esprit fini ne doit pas espérer de comprendre, jusqu'à ce qu'on le voie tel qu'il est. Car nous ne pouvons savoir que les choses dont il nous a donné des idées claires, et nous ne concevons clairement que l'étendue et les nombres et quelques principes généraux. Je dis donc qu'il y a une infinité d'unités intelligibles : car s'il n'y en avait que