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de la figure l'idée du mode, et l'idée de l'étendue l'idée de la substance étendue. Il et évident que si un pied cube n'et pas substance, mais modification, une infinité de pieds cubes ne feront point une substance infinie mais un assemblage infini de modifications.

Je sais bien qu'un pied cube et de même nature que toute autre étendue : mais ce qui fait qu'un pied cube et distingué de tout autre, c'et son être propre, son existence. Qu'il y ait des êtres de même ou de différente nature, si cela se peut ou qu'il n'y ait" rien qui l'environne, il sera toujours ce qu'il est. Je sais aussi que l'idée de l'étendue est infinie, que l'esprit ne peut l'épuiser : mais l'idée de l'étendue n'et pas le monde : c'est l'idée de la substance étendue, substance dont le souverain Ouvrier, après l'avoir créée, a composé l'univers avec un art infini. Car il lui fallait une substance divisible à l'infini pour perpétuer la génération des animaux et des plantes, sans arrêter le cours uniforme et majestueux de sa providence. J'ai traité cette matière dans une optique [que] j'ai donnée dans la dernière édition de la Recherche de la vérité.

Je trouve, monsieur, que l'auteur et plein d'équivoques et qu'il ne prouve ici que cette vérité : que l'idée d'une étendue infinie est présente à l'esprit, en sorte que l'esprit ne peut l'épuiser; et cette vérité encore qu'il n'y a point deux sortes d'idées d'étendues; mais il confond l'idée de l'étendue