Page:Malebranche - Méditations métaphysiques et correspondance, 1841.djvu/129

Cette page n’a pas encore été corrigée

l'idée qu'il en a, certainement il ne peut nier qu'il existe et qu'il n'y ait d'autres hommes. En un mot il ne prouve nullement qu'il n'y a qu'une substance, mais seulement qu'il n'y a qu'un Dieu ou qu'une souveraine Raison, qui renferme toutes les idées qui agissent immédiatement sur l'esprit de l'homme. Il faudrait monsieur être en présence pour pouvoir s'accorder sur des questions abstraites et se mettre promptement l'un et l'autre au fait ; et quelquefois même quoique en présence cela est assez difficile. Ainsi je vous prie de recevoir mes excuses de ce que je vous fais une si courte réponse. Ayant autant d'esprit que je le reconnais dans votre lettre, vous n'avez besoin de personne pour découvrir le faux des raisonnements de l'auteur.

Je suis, Monsieur, avec bien du respect,
Votre très humble et très obéissant serviteur.

MALEBRANCHE,
prêtre de l'Oratoire

A Paris ce 5 décembre.