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par la connaissance des lois générales à vous garantir de ceux de la vie présente ; et il nous envoie pour nous apprendre ce qui est nécessaire pour éviter ceux de la vie future, qui sont certainement bien plus à craindre. Il est infiniment bon, il est naturellement bienfaisant : il fait même à ses créatures, je ne crains point de le dire, tout le bien qu’il peut leur faire, mais en agissant comme il doit agir, prenez garde à cette condition, en agissant selon l’ordre immuable de ses attributs : car Dieu aime infiniment plus sa sagesse que son ouvrage. Le bonheur de l’homme n’est pas la fin de Dieu, j’entends sa fin principale, sa dernière fin. Dieu est à lui-même sa fin : sa dernière fin c’est sa gloire ; et lorsqu’il agit, c’est d’agir selon ce qu’il est, toujours d’une manière qui porte le caractère de ses attributs, car il n’a point d’autre loi, ou d’autre règle de sa conduite.

LE CHINOIS : Je vous avoue qu’il est nécessaire que le Ly sache ce qu’il fait, et même qu’il le veuille ; et je suis assez content de la réponse que