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de ces mêmes lois est telle, qu’elles réparent bientôt le mal qu’elles ont fait. Elles sont telles en un mot ces lois, que leur simplicité et leur fécondité jointes ensemble, portent davantage le caractère des attributs divins, que toute autre loi plus féconde mais moins simple, ou plus simple mais moins féconde. Car Dieu ne s’honore pas seulement par l’excellence de son ouvrage, mais encore par la simplicité de ses voies, par la sagesse et l’uniformité de sa conduite.

Dieu a établi les lois générales de l’union de l’âme et du corps ; en conséquence desquelles selon les diverses impressions qui se font dans le cerveau, nous devons être avertis de la présence des objets, ou de ce qui arrive à notre corps. Dans le cerveau d’un homme qui a perdu un bras, il se fait la même impression que lorsqu’il avait la goutte au petit doigt. Il se fait de même dans le cerveau d’un homme qui dort, la même impression qu’y faisait autrefois son père mort depuis peu. D’où vient que celui-ci est averti de la présence de son père, et que l’autre souffre encore