Page:Malebranche - Entretien d’un philosophe chrétien et d’un philosophe chinois, II, 1708.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’a point et ne peut avoir d’autre loi ou d’autres règles de sa conduite, que l’ordre immuable de ses propres attributs. C’est nécessairement dans cet ordre qu’il trouve le motif ou la règle qui le détermine plutôt à agir d’une façon que d’une autre : car il ne se détermine que par sa volonté, et sa volonté n’est que l’amour qu’il se porte à lui-même et à ses divines perfections. Ce n’est point une impression qui lui vienne d’ailleurs et qui le porte ailleurs : ce que je vous dis est nécessairement renfermé dans l’idée de l’Etre infiniment parfait. Or se former des lois générales des communications des mouvements, des lois générales de l’union de l’âme et du corps, et d’autres semblables, après en avoir prévu toutes les suites, porte certainement le caractère d’une sagesse et d’une prescience infinie : et au contraire agir à tous moments par des volontés particulières marque une sagesse et une prévoyance bornée, telle qu’est la nôtre. De plus agir par des lois générales