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incapables de rentrer en eux-mêmes, pour consulter attentivement cette souveraine loi, et pour la suivre constamment, ils ont tous besoin des lumières et des secours de NOTRE SAINTE RELIGION. Car non seulement elle expose clairement tous nos devoirs, mais elle nous donne encore tous les secours nécessaires pour les pratiquer.

Comparez donc sans prévention votre doctrine sur le Ly avec celle que je viens de vous exposer. Vos docteurs étaient fort éclairés, j’en conviens : mais ils étaient hommes comme vous et comme nous. Et nous savons qu’il y a un Dieu, un Être infiniment parfait, non seulement par une infinité de preuves que nous croyons démonstratives, mais parce que Dieu lui-même s’est fait connaître aux auteurs de nos Écritures. Mais laissant maintenant à part l’autorité divine de nos Livres sacrés, et celle de vos docteurs, examinez s’il est possible que votre Ly sans devenir le nôtre, c’est-à-dire l’Etre infiniment parfait, puisse être la lumière, la sagesse, la règle qui éclaire tous