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les idées éternelles et immuables qu’il renferme ; il est clair que nous y voyons les rapports de perfection, aussi bien que les simples rapports (le grandeur ; les rapports qui règlent les jugements de l’esprit, et en même temps les mouvements du cœur, aussi bien que ceux qui ne règlent que les jugements de l’esprit ; en un mot les rapports qui ont force de loi, aussi bien que ceux qui sont purement spéculatifs. Ainsi la loi éternelle est en Dieu et Dieu même ; puisque cette loi ne consiste que dans l’ordre éternel et immuable des perfections divines. Et cette loi est notifiée à tous les hommes par l’union naturelle, quoique maintenant fort affaiblie, qu’ils ont avec la souveraine Raison, ou’ en tant que raisonnables ; et de plus par les sentiments d’approbation ou de reproche intérieur dont cette même raison les console lorsqu’ils obéissent à cette loi, ou les désole lorsqu’ils ne lui obéissent pas, ils sont convaincus qu’elle leur est commandée, mais parce que les hommes sont devenus trop charnels, grossiers, esclaves de leurs passions, en un mot