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dans son essence infinie, auxquelles participent inégalement tous les êtres, est donc la loi éternelle nécessaire et immuable. Dieu même est obligé de la suivre : mais il demeure indépendant : car il n’est obligé de la suivre que parce qu’il ne peut ni errer ni se démentir, avoir honte d’être ce qu’il est, cesser de s’estimer et de s’aimer, cesser d’estimer et d’aimer toutes choses à proportion qu’elles participent à son essence. Rien ne l’oblige à suivre cette loi que l’excellence immuable et infinie de son être, excellence qu’il connaît parfaitement et qu’il aime invinciblement. Dieu est donc juste essentiellement, et la justice même, et la règle invariable de tous les esprits qui se corrompent s’ils cessent de se conformer à cette règle, c’est-à-dire s’ils cessent d’estimer et d’aimer toutes choses à proportion qu’elles sont estimables et aimables, à proportion qu’elles participent davantage aux perfections divines.

Comme c’est dans l’Être infiniment parfait, ou pour parler comme vous dans le Ly, que nous voyons toutes les vérités, ou tous les rapports, qui sont entre