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dans l’ordre immuable des attributs ou des perfections du législateur, de l’Être éternel et nécessaire, de l’Être infiniment parfait. Mais ne dites pas qu’elle subsiste dans la matière. Je m’explique. L’Être infiniment parfait se connaît parfaitement, et il s’aime lui-même invinciblement, et par la nécessité de sa nature. Vous ne sauriez concevoir autrement l’Être infiniment parfait. Car sa volonté n’est point comme en nous une impression qui lui vienne d’ailleurs : ce ne peut être que l’amour naturel qu’il se porte à lui-même et à ses divines perfections. Il suit de là qu’il estime et qu’il aime nécessairement davantage les êtres qui participent davantage à ses perfections. Il estime donc et il aime davantage l’homme par exemple que le cheval ; l’homme vertueux et qui lui ressemble, que l’homme vicieux, qui défigure l’image qu’il porte de la divinité, car nous savons que Dieu a créé l’homme à son image et à sa ressemblance,. L’ordre éternel, immuable et nécessaire qui est entre les perfections que Dieu renferme