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excellent et plus puissant que celui du peuple : mais toujours un Dieu imaginaire. Mais je vois bien que votre religion mérite qu’on l’examine sérieusement.

LE CHRÉTIEN : Comparez donc sans prévention votre doctrine avec la nôtre. Vous y êtes d’autant plus obligé, que votre bonheur éternel dépend de cet examen. La religion que nous suivons n’est point une production de notre esprit. Elle nous a été enseignée par cette souveraine vérité que vous appelez le Ly, et il l’a confirmée par un grand nombre de miracles, que vous regarderez comme des fables, prévenus comme vous l’êtes de la sublimité de vos connaissances. Je tâche de vous désabuser par des raisonnements humains. Mais ne croyez pas que notre foi en dépende. Elle est appuyée sur l’autorité divine et proportionnée à la capacité de tous les hommes.

Vous dites que le Ly est la souveraine vérité. Je le dis aussi : mais voici comme je l’entends. Dieu, l’Être infiniment parfait, contenant en lui tout ce