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les divers degrés de force ou de vivacité de ces sensations, proportionnés à nos besoins, non seulement en vous et en moi, mais dans tous les hommes, et cela à chaque instant. Considérez enfin les règles invariables et les lois générales de toutes nos perceptions, et admirez profondément l’intelligence et la puissance infinie du Dieu que nous adorons, l’uniformité de sa conduite, sa bonté pour les hommes, son application à leurs besoins à l’égard de la vie présente. Mais que sa bonté paternelle, que notre religion nous apprend qu’il a pour ses enfants, ce au-dessus de celle-ci ! Un ouvrier aime sans doute infiniment davantage son enfant, que son ouvrage.

LE CHINOIS : Il me paraît que votre doctrine ressemble fort à celle de notre secte, et que le Ly et le Dieu que vous honorez, ont entre eux assez de rapport. Le peuple de ce pays est idolâtre’ : il invoque la pierre et le bois, ou certains dieux particuliers qu’ils se sont imaginés être en état de les secourir. Je croyais aussi que ce Seigneur du ciel que vous nommez votre Dieu, était de même espèce, plus