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loi générale de nous donner à chaque mstant toutes les perceptions des objets sensibles que nous devrions nous donner à nous-mêmes, si sachant parfaitement la géométrie et l’optique, et ce qui se passe dans nos yeux et dans le reste de notre corps, nous pouvions outre cela, uniquement en conséquence de cette connaissance, agir en nous-mêmes, et y produire toutes nos sensations par rapport à ces objets. En effet, Dieu nous ayant faits pour nous occuper de lui, et de nos devoirs envers lui, il a voulu nous apprendre sans application de notre part, par la voie courte et sûre des sensations, tout ce qui nous est nécessaire pour la conservation de la vie ; non seulement la présence et la situation des objets qui nous environnent, mais encore leurs diverses qualités, soit utiles soit nuisibles.

Faites maintenant une sérieuse attention sur la multitude des sensations que nous avons des objets sensibles, non seulement par la vue, mais par les autres sens : sur la promptitude avec laquelle elles se produisent en nous, sur l’exactitude avec laquelle elles nous avertissent, sur