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c’est ce qu’un esprit, quoique fini, peut clairement déduire de l’idée de l’Être infiniment parfait. Est-ce que vous-même vous croyez que votre Ly, votre souveraine sagesse, règle, vérité, soit un composé de plusieurs réalités différentes, de toutes les idées différentes qu’elle vous découvre : car j’ai ouï dire que la plupart de vos douleurs croient que c’est dans le I y que vous voyez tout ce que vous voyez.

LE CHINOIS : Nous trouvons dans le Ly bien des choses que nous ne pouvons comprendre, entre autres l’alliance de sa simplicité avec sa multiplicité. Mais nous sommes certains qu’il y a une sagesse, et une règle souveraine qui nous éclaire, et qui règle tout. Vous mettez apparemment en votre Dieu cette sagesse, et nous croyons qu’elle subsiste dans la matière : elle existe certainement la matière : mais jusqu’à présent nous n’avons point été convaincus de l’existence de votre Dieu. Il est vrai que la preuve que vous venez de me donner de son existence est fort simple, et telle