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AVIS AU LECTEUR touchant l’Entretien d’un philosophe chrétien avec un philosophe chinois, composé par le Père Malebranche, Prêtre de l’Oratoire


Une personne très respectable, et digne de foi, s’il en fut jamais, m’ayant assuré que par le commerce qu’il avait eu avec les Chinois lettrés, il avait appris que leurs sentiments sur la divinité étaient tels que je vais les exposer ; et m’ayant sollicité plusieurs fois de les réfuter, de manière néanmoins que je me servisse des vérités qu’ils reçoivent pour rectifier la fausse idée qu’ils ont de la nature de Dieu, je me suis cru dans une espèce d’obligation de lui obéir ; espérant que peut-être mes raisons serviraient aux missionnaires qui travaillent à la conversion de ces peuples. Je ne sais si pour justifier mon obéissance,