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sacrifices : nous n’offrons point de victimes, mais nous prions le seul Dieu véritable, éternel, pour le salut des empereurs…… C’est à ce Dieu que nous adressons nos prières, les mains levées vers le ciel parce qu’elles sont pures, la tête nue parce que nous n’avons à rougir de rien, sans ministre qui nous dicte les paroles que nous devons prononcer parce que c’est le cœur qui prie. C’est à ce Dieu que nous demandons pour tous les empereurs une vie longue, un règne tranquille, la sûreté dans leur palais, la valeur dans les armées, la fidélité dans le sénat, la vertu dans le peuple, enfin tout ce que peut souhaiter un homme et un empereur. »

Ainsi les arrière-disciples de Juda le Gaulonite, de Jean le Baptiseur et du pacifique anarchiste Jésus en étaient arrivés à ce point de soumission ! La ruine de l’empire, qu’appelaient avec tant de ferveur leurs ancêtres, champions de la justice et de la liberté humaine, les épouvantait, car, après, c’était l’inconnu et, dans cet inconnu, le flot montant des invasions barbares commençait à s’agiter. Aussi, Tertullien, ajoute-t-il :

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« Nous avons, d’ailleurs, une raison toute particulière de prier pour les empereurs et même pour l’empire romain tout entier, c’est que nous savons que la fin du monde, avec les calamités affreuses qui doivent en être les avant-coureurs, n’est retardée que par le maintien de l’empire romain. En priant Dieu de nous épargner le spectacle de cette catastrophe, nous demandons, par conséquent,