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tache malpropre ; la civilisation moderne, plus raffinée, tue lentement.

Ceux dont le bonheur est fait de milliers de misères, peuvent voir leurs victimes se débattre dans les spasmes d’une effroyable agonie : les jours sans pain, les nuits sans sommeil, les hivers sans feu, sans toit, sans vêtements, cela ne vaut-il pas les coups d’épée du cirque ?

Des journaux select, qui n’ont pas assez d’injures pour les révolutionnaires ennemis de la famille, publient, moyennant finance, des correspondances de ce genre :

« Jeune femme mariée, étrangère, jolie, ayant des dettes, désire faire connaissance Monsieur riche, sérieux, qui aiderait, 40 à 60 ans. Écrire, etc. »

« Femme du monde, veuve 33 ans, distinguée, admirablement faite, ayant jeune fille très belle, demande ami riche, distingué, qui l’aide à faciliter carrière théâtrale à sa fille, appelée à succès beauté… »

Dans cette course au louis, les débris des vieilles familles ne sont pas les moins âpres :

« Monsieur français, 60 ans, très beau nom, noble, épouserait dame riche, reconnaîtrait enfant… »

« On sauverait vie jeune officier, noble, en lui prêtant 10,000 francs… »

La vanité dindonnière ne perd pas cette occasion de s’étaler :

« Qui peut faire obtenir à jeune homme, profession libérale, distinction honorifique ? »

« Un monsieur de vieille bourgeoisie, prie le comte de Saint-J… de reconstituer d’après documents qu’il lui a envoyés, son arbre généalogique… »