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CHAPITRE III


LA DÉCADENCE


Rome était en pleine décadence morale. Cette ville formidable qui avait asservi le monde mourait de sa victoire.

Toute la société antique avait été basée sur l’esclavage, domestication de l’homme plus profitable que l’aveugle immolation des prisonniers de guerre ou que l’anthropophagie des âges préhistoriques. Cette exploitation du faible par le fort a changé bien des fois de forme et de nom, elle s’est plus ou moins limitée, atténuée, elle n’a point disparu : le salariat actuel n’est pas autre chose.

Les petites républiques de la Grèce avaient compté en moyenne un homme libre pour dix esclaves. Le sort de ces derniers était relativement supportable : l’Athénien, livré aux spéculations philosophiques ou