siècle, contemporain de Büchner et d’Edison, se révolte contre le joug. Et, tandis qu’une fraction de l’humanité meurt d’excès de jouissances, qu’une autre, bien plus nombreuse, hélas ! minée par l’excès de misère, semble condamnée à disparaître ou à retomber dans l’animalité, l’élite intellectuelle, travaillant pour tous, en dépit des repus et des inconscients, prépare l’avènement du bien-être et de la liberté.
La masse, trop entravée jusqu’à ce jour dans sa sujétion, soit politique, soit économique, soit les deux, pour étudier et réfléchir, est demeurée inconsciente de cette évolution qui, s’exerçant à travers les âges et sous toutes les formes, mène à la constitution d’une société sans maîtres. Comment pourrait-il entrevoir ce mouvement qui l’emporte et le fait agir, le malheureux étouffant l’été dans la chaude atmosphère des usines, glacé l’hiver dans son taudis, surmené par un travail qui épuise les muscles et atrophie le cerveau, miné dans les ressorts les plus intimes de son organisme, privé de toute possibilité de culture intellectuelle, voué par l’influence du milieu, par atavisme souvent, par besoin de s’étourdir et de surchauffer sa pauvre machine, aux distractions abrutissantes du mastroquet ? Quels efforts prodigieux ne faut-il pas aux plus persévérants, minorité d’élite, pour arriver à une perception consciente des choses, pour démêler la vérité du fatras de préjugés, de fictions et de légendes dont on a obscurci leur cerveau ! Quand à la femelle du prolétaire, machine à parturition, reléguée au dernier rang en vertu des lois et des mœurs, claquemurée la plupart du temps loin de l’air et du soleil,