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Entre deux cerveaux de force inégale, il s’établit un courant analogue à celui qui met en relation deux appareils télégraphiques : de même qu’un corps chaud transmet sa chaleur, un corps lumineux sa lumière, de même l’organe de la pensée transmet ses vibrations et lorsqu’un magnétiseur prend la main du sujet, la main sert tout simplement de fil conducteur.

S’appuyant sur des phénomènes de ce genre, incompris, non étudiés, souvent mal constatés, phénomènes qui n’ont rien que de très naturel et qui livreront un jour leurs lois en formules mathématiques, Alan Kardec et d’autres à sa suite ont élaboré la religion spirite. Supérieure au christianisme dans sa partie morale parce qu’elle tient compte des tendances modernes, élaguant les rites démodés, la nouvelle croyance n’en est pas moins dangereuse. Exaltant l’imagination du fidèle, concluant sans avoir analysé, elle mène facilement à la folie. Le fonds de sa théorie est celui-ci : l’homme est un être double, formé d’un esprit immatériel et d’un corps ; après la mort, l’esprit subsiste et va animer d’autres individus (vieille doctrine de la transmigration empruntée par Pythagore aux philosophes indous) mais, dans les intervalles de ses réincarnations, il se manifeste aux vivants soit en mettant en mouvement des corps inertes (se figure-t-on, traduites en kilogrammes, l’action dynamique d’une immatérialité sur la matière !) soit en apparaissant sous une enveloppe fluidique dénommée périsprit, qui reproduit d’une façon vague les formes du corps défunt. Qu’est-ce que cette enveloppe, qui