nisme, elle n’en constitue pas moins un danger, car elle repose sur une base absolument merveilleuse et s’attaque aux imaginations ardentes, aux esprits mal équilibrés ; des hommes de talent, de génie même l’ont embrassée, mais le génie, exaltant certaines facultés aux dépens des autres, confine souvent à la folie.
La puissance cérébrale est évidemment appelée à jouer un rôle de plus en plus considérable dans les actes de la vie sociale. La science psychologique est tout entière à créer. Auguste Comte établissait que toutes nos connaissances passent par trois phases : la religieuse, la métaphysique et la positive ; la psychologie en est à peine à la seconde. Une foule de faits, que l’on ne peut refuser de constater, sont taxés de merveilleux par les esprits simples parce qu’ils sont mal connus et l’on ne cherche pas à en découvrir les lois ; d’aucuns, craignant d’ouvrir la porte à la superstition, se contentent d’écarter ces faits sous une dénégation brutale. Mais nier n’est pas répondre et s’il convient de hausser les épaules devant les boniments de foire, on est bien obligé de tenir compte des expériences de Charcot. Étant donné la corrélation intime entre tous les phénomènes de la nature, il n’est pas inadmissible que les êtres les plus affinés, les plus sensitifs saisissent des impressions imperceptibles aux tempéraments grossiers. Qui de nous n’a été témoin d’intuitions étranges, de pressentiments réalisés, de suggestions ? l’influence d’un orateur sur son auditoire n’est-elle pas un phénomène de suggestion collective ?