En France, la loi du 14 mars 1872, défendit sous peine d’amende et de prison, toute association ayant pour but de supprimer la propriété, la famille, la patrie et la religion : le contre-coup s’en fit sentir un peu partout. Un moment une éclaircie eut lieu du côté de l’Espagne : contre la république bâtarde des Castelar et autres politiciens de profession, le peuple de Carthagène s’insurgea, proclamant la Souveraineté cantonale. Révolution sinon socialiste, du moins décentralisatrice. Maîtres des défenses extérieures et de l’escadre, tirant des mines de Las Herrerias des ressources financières, les rebelles tinrent six mois. Enfin, en janvier 1874, l’ordre fut rétabli avec son cortège obligé de mesures répressives.
En Italie, le socialisme commençait à pousser des racines profondes. Longtemps, l’influence de Mazzini avait dominé exclusivement dans les couches populaires. Tenace, infatigable, l’apôtre de l’unité italienne marchait droit à la réalisation de son rêve : une république centralisatrice ayant pour capitale Rome reconquise sur la Papauté et destinée à redevenir l’âme du monde. C’était méconnaître absolument l’évolution qui appelle, les uns après les autres, les peuples à un rôle prépondérant, qui crée sans cesse des formes nouvelles, modifie les idées, les mœurs, les besoins. Mazzini éliminait le pape de son Italie républicaine mais il prêchait, en remplacement d’un culte démodé, un haut idéalisme qui se payait de grands mots : Dieu, peuple, patrie, amour, devoir, progrès, coupant court à toute liberté d’opinions, à toute analyse scientifique par des formules faites d’avance, apprises par cœur et imposées