tions ont besoin d’être légalisées ! Pendant ce temps, les troupes de l’ordre, repliées sur Versailles à moins de dix mille hommes, se réorganisaient ; de partout, les renforts leur arrivaient : de la province, toujours inquiète, toujours jalouse de Paris ; des forteresses d’Allemagne qui vidaient cent mille prisonniers, Thiers et Bismarck s’étant entendus promptement. Et lorsque, le 3 avril, conduits par des généraux improvisés, — Eudes, élève pharmacien, Duval, fondeur, Bergeret, commis-voyageur, Flourens, érudit, qui voulait être « un Aristote doublé d’un Alexandre », — les fédérés voulurent réparer le temps perdu, il était trop tard. Sur tous les points, Rueil, Bas-Meudon, Châtillon, ils furent repoussés, perdant quantité de morts et surtout de prisonniers. Parmi ces derniers, beaucoup furent passés par les armes : Flourens et Duval furent du nombre. Le premier, type de paladin qui aimait manier alternativement la plume et l’épée, avait déjà combattu pour l’indépendance crétoise, tenté une émeute contre l’empire et failli renverser le gouvernement de la Défense nationale au 31 octobre. Surprises par le canon du Mont-Valérien que l’on croyait neutre, ses troupes s’étaient disloquées, avaient fui : lui était demeuré. Des gendarmes l’arrêtèrent dans une chambre, à Rueil, et, d’un coup de sabre, le capitaine Desmarets lui fendit la tête. Duval, qui avait eu l’imprudence, se croyant général, de conduire à la défaite l’aile gauche des fédérés, ne voulut pas abandonner la partie. Cerné sur le plateau de Châtillon, il fut pris et passé par les armes : il mourut fièrement au cri de : « Vive la Commune ! »