collectivisme. Avec tout cela, ces hommes arrivés au pouvoir restèrent, jusqu’au dernier jour, petits garçons devant le gouverneur de la Banque et le haut personnel des établissements financiers. Ils ne surent rendre, en faveur du peuple, que deux misérables décrets, l’un remettant les termes de loyer échus (octobre 1870, janvier et avril 1871) que les prolétaires, épuisés par le siège, étaient absolument hors d’état de payer ; l’autre restituant les objets engagés au Mont-de-piété pour une somme inférieure à vingt francs. Ils y joignirent, vers la fin, la promesse d’une pension aux veuves des fédérés tués à l’ennemi, alors que la victoire devenait de plus en plus impossible. C’était peu pour résoudre la question sociale, aussi la masse les abandonna-t-elle : la Commune, acclamée à son début par deux cent mille fédérés, n’eut pas, dans les derniers temps, plus de quinze mille défenseurs convaincus. Il est vrai que, dans leur manie de jouer aux stratèges, les romantiques qui s’étaient attribués la direction des opérations militaires avaient privé l’armée insurrectionnelle d’environ douze mille hommes tués, blessés grièvement ou faits prisonniers dans les combats livrés sous Paris.
La situation était inextricable : au dehors, l’armée allemande prête à donner la main à l’armée de Versailles ; au dedans, la réaction ; pour les clairvoyants, la victoire était impossible, mais les fautes de la Commune précipitèrent le dénoûment. La plus grande avait, cependant, été commise par le comité central, émanation des bataillons fédérés, qui, maître de la situation dès le soir du 18 mars avait perdu huit jours à scrutiner, comme si les révolu-