daïsme. Tandis que la mythologie païenne enrichissait les légendes bibliques, faisant de Moïse un second Bacchus législateur et conquérant, mariant Deucalion et Noé, Hercule et Samson, la doctrine platonicienne prenait racine et se développait. Le mépris affecté par les rabbins pour la science grecque, montre que, non seulement cette science leur était connue, mais qu’ils entrevoyaient avec terreur son action transformatrice sur les vieux dogmes. Négation plus ou moins hardie du polythéisme, immortalité de l’âme, récompenses et punitions dans une vie extra-terrestre, voilà les principaux germes du christianisme semés sur la terre de Judée par les disciples de Platon.
Leurs idées communistes se marièrent également aux doctrines égalitaires des esséniens et des thérapeutes. Au milieu des commotions politiques et des luttes pour l’indépendance nationale, des sectes s’étaient formées où l’esprit de solidarité était poussé à sa conséquence naturelle : le communisme. Et lorsque Rome la géante eut étendu sa main de fer sur la Judée, toute vie, tout mouvement se réfugièrent dans les sectes.
Comme il arrive toujours, l’action qui ne pouvait plus s’exercer violemment dans le monde des faits, s’exerça dans le monde spéculatif. Concentrés dans l’étude de la loi, les Juifs y mêlèrent leurs souvenirs nationaux, ainsi que cette espérance commune à tous les peuples asservis : la venue d’un sauveur qui chasserait les maîtres étrangers. Et quel autre qu’un envoyé du ciel pouvait mener à bien une tâche aussi colossale ?