sous l’action des sociétés secrètes, prolétaires affamés et révolutionnaires bourgeois mêlés, poursuivant, les uns l’espoir d’un peu de bien-être, les autres le renversement de la monarchie, reprendront ensemble la lutte, non seulement à Lyon, mais à Saint-Étienne, à Grenoble, à Marseille, à Besançon, à Arbois, à Lunéville, à Paris enfin où le 35e régiment de ligne se couvrira de gloire par les massacres de la rue Transnonain.
Après la révolte lyonnaise de novembre 1831, premier engagement du prolétariat, arrive la bataille et quelle bataille ! Déçus dans leurs espérances, les travailleurs qui ont conquis la république sur les barricades de février, murmurent, s’agitent. L’insurrection ratée du 15 mai, tentée aux cris de « Vive la Pologne ! » a eu pour résultat l’emprisonnement des chefs révolutionnaires, Barbès, Blanqui. Mais la fermentation continue, mais les ateliers nationaux sont impuissants à servir plus longtemps de soupape de sûreté ! En dépit de Louis Blanc, perdu maintenant dans les bafouillages à la commission du Luxembourg, les ouvriers rêvaient autre chose que l’enrégimentation des salariés sous la férule de l’État à raison de huit francs par semaine. Aussi, logique dans son égoïsme bourgeois, la Constituante, sur la proposition de Falloux, décide-t-elle la fermeture de ces ateliers devenus foyers de propagande socialiste : cent mille prolétaires déambulent sur le pavé parisien.
Le 23 juin, la lutte commence : la journée est houleuse ; des manifestations se déroulent le long des artères parisiennes. Sur les faubourgs passent les souffles des grandes révoltes : les ouvriers élèvent