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intérêts généraux ; liberté, solidarité : tels sont les principes sur lesquels le fondateur de l’école sociétaire base son système, principes qu’au bout d’un demi-siècle, l’évolution socialiste n’a pas infirmés.

Le grand tort de Fourier comme des autres théoriciens qui, de bonne foi, cherchèrent une solution à la dévorante question sociale, fut de croire que cette solution pouvait être pacifique. Ces philanthropes furent assez naïfs pour s’imaginer que monarques et banquiers, trahissant les principes et les intérêts de leur caste, allaient concourir à l’avènement d’une société dans laquelle banquiers et monarques n’auraient plus leur raison d’être.

Parallèlement à ces docteurs, s’agitaient des révolutionnaires, les uns politiques, les autres socialistes, les premiers procédant de la franc-maçonnerie, les seconds du babouvisme.

La Restauration avait remis au pouvoir la Compagnie de Jésus. Dès la première heure, à Saint-Acheul, à Saint-Anne d’Auray, à Bordeaux, à Billom, à Montrouge surtout, des centres tout-puissants s’étaient formés d’où les bons pères rayonnaient sur les régions voisines ; prédications, pélerinages, cérémonies expiatoires, miracles, rien n’était épargné pour capter l’esprit naïf des populations rurales.

Mais le vieil ennemi du Gesù avait reparu aussi. Descendants des révolutionnaires mystiques du xviiie siècle, les francs-maçons rentraient en lice ; le but était toujours le même : destruction de l’absolutisme religieux et politique. Bazard, depuis saint-simonien, crée avec Flotard, Joubert et Buchez