tholiques et hérétiques se trouvaient mêlés dans les villes prises : « Tuez tout, s’écriaient les croisés par la bouche de l’abbé de Cîteaux, Dieu connaît ceux qui sont à lui. »
À la fin, l’armée de l’ordre l’emporta : triomphe éphémère qui ne devait pas empêcher l’incendie de se rallumer !
Car, désormais, l’impulsion est donnée : pastoureaux de France, Stadings d’Allemagne, paterini d’Italie, qui se soulèveront au cours de la suivante génération, n’auront, en réalité, qu’un but à travers le fatras théologique dont ils obscurcissent leurs revendications : le retour au christianisme primitif.
L’Église, qui sent qu’elle ne peut remonter le cours des âges, se fait un rempart de l’Inquisition : au bûcher tous ceux qui oseront penser et communiquer leurs idées ! au bûcher les hérétiques qui ne s’inclineront pas devant le dogme ! Le temps des holocaustes humains à Moloch et Teutatès semble revenu : la foule affolée, qui sent renaître en elle son origine animale, hume le parfum des grillades chrétiennes. N’importe ! un fait se dégage, clair, incontestable : l’Église approche de son déclin, car la foi populaire ne lui est plus une arme suffisante ; elle se subordonne à l’État en lui demandant appui, elle en arrive à la défensive, défensive féroce, redoutable, mais défensive quand même.
L’Inquisition ne la préservera pas de Wicleff, qui condamne la papauté et raille la confession ; elle ne la sauvera pas de Jean Huss et de Jérôme de Prague qui, sur le bûcher, en appellent à Jésus des crimes