Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.

raient légitimement touché pour rétribution de leur concours à la production, tandis que les enfants d’un infirme ou d’un paresseux, ne possédant rien, seraient amenés à se faire les serviteurs des premiers pour amasser de quoi satisfaire leurs besoins ou leurs caprices. Au bout de plusieurs générations, l’exploitation capitaliste aurait reparu avec toutes ses conséquences. Un tel système n’est pas compatible avec le communisme. Si les instruments de production et la richesse sociale sont à tous, plus n’est besoin de numéraire.

La petite propriété qui, écrasée fatalement par la grande, engendre la misère matérielle, produit comme corollaire, la misère morale. Que l’on étudie les mœurs des petits patrons, des petits commerçants, des boutiquiers, on trouvera presque partout la bassesse, la cupidité sordide, la défiance, l’égoïsme le plus brutal, et cela se conçoit : ils sont les esclaves de leur situation ; contraints par leurs riches concurrents à une lutte impossible, ils n’ont qu’un but, se