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sauf entre pays vivant sous un régime économique différent, — c’est une circulation ininterrompue, production et consommation, réglée par les besoins dûment constatés par la statistique. Sans argent, sans bons de travail, les membres de la société, à la fois producteurs et consommateurs, prennent librement ce qui leur est nécessaire, sachant bien que la production sera toujours supérieure à la consommation. Le numéraire, déprécié pendant la crise violente qui précédera l’établissement d’une société communiste et où chacun prendra un peu partout selon ses besoins, inutilisé au lendemain de la révolution, n’est donc pas un capital socialisable. Vouloir lui maintenir sa valeur fictive serait provoquer, au bout d’un temps plus ou moins long, le rétablissement du salariat et de l’inégalité sociale actuelle.

En effet, rien n’empêcherait les plus économes ou les plus aptes au travail de transmettre à leurs enfants (secrètement si l’héritage était supprimé) l’argent qu’ils au-