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présentant une valeur de 6 à 8 milliards.

Pour les mines, l’exploitation est encore plus épouvantable. Quel contraste entre les malheureux travaillant pour un salaire quotidien de 3 francs 50 centimes[1] à six cents pieds du sol, dans les ténèbres, avec leur lampe pour soleil, et les oisifs actionnaires qui, grâce aux salariés, voient leurs coupons doubler, tripler, quadrupler de valeur ! Des chiffons de papier, passant de mains en mains, donnent au premier capitaliste venu la propriété du sous-sol, de ceux qui le creusent, de leur liberté, de leurs muscles, de leurs sueurs. Et ce troupeau, obligé de travailler jusqu’à la limite des forces humaines pour ne pas mourir de faim, ignorant de la richesse qu’il produit, ne connaît même pas le nom de ses maîtres !

Sans avoir pâli sur les gros livres, sur les manuels des économistes, n’est-ce pas une idée simple, qui frappe tout d’abord, que ces richesses incréées, préexistantes à l’humanité : sol et sous-sol, ne peuvent être

  1. C’est le prix moyen de la journée d’un mineur.