Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.

couplet qui est à la fois un Credo et un chant d’amour :

Autrement qu’aux civilisés,
Il faut à nos sens apaisés
Les caresses et les baisers
Des vieux, des bébés et des mères.
Tous les vieillards sont nos parents.
Tous les petits sont nos enfants
Et, qu’ils soient jaunes, noirs ou blancs,
Partout les hommes sont nos frères.

Jamais la fraternité, sur laquelle ont tant rabâché les tartufes de la philanthropie, n’a été glorifiée à la fois plus simplement et avec plus d’élan. Ces vers resteront comme l’hymne de la famille humaine.

Est-ce à dire que l’affection puisse devenir uniforme, égale pour tous ? Nous ne le croyons pas.

Dans toute société, si harmonique soit-elle, il y a toujours des individus qui inspirent, à leurs compagnons plus de sympathie que d’autres. Il est évident que les différences de caractères, de goûts, d’aptitudes créeront des liens non plus fictifs et