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ennemies mortelles les unes des autres, fit une nation, une patrie.

C’était là un immense progrès, et il fallut la défendre, cette patrie, contre les despotes du dehors, les réactionnaires et les immobilistes du dedans, qui voulaient maintenir l’ancien morcellement. Aujourd’hui, les immobilistes s’appellent des patriotes et les disciples des patriotes d’alors, développant l’idée primitive, sont des cosmopolites[1].

Il est deux manières de nier la patrie : l’une étroite, barbare, irréalisable d’ailleurs, qui serait de vouloir le dépècement d’un pays unifié par la langue et un ensemble de mœurs, ce serait le retour au provincialisme, au moyen-âge ; l’autre, noble, généreuse, juste d’ailleurs, parce qu’elle est

  1. Ou internationalistes. Depuis 1888, époque à laquelle furent écrites les lignes ci-dessus, certains jésuites de robe courte, poursuivant un but facile à comprendre, se sont efforcés de faire tomber en discrédit le mot « cosmopolite » (pour discréditer ensuite l’idée) en l’appliquant tout spécialement aux loups-cerviers de la finance (1897).