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à l’altérer profondément. Moins tyrannique que le brahmanisme contre lequel il eut à soutenir des luttes terribles, il mène cependant au mépris de la vie humaine et du progrès. Professé par l’immense majorité de la race jaune, il se trouvera, dans un siècle, en contact avec le matérialisme scientifique qui aura enterré le christianisme. Nul doute que, dans ce duel, la victoire restera à la pensée libre.


Une religion plus terre à terre, celle de la patrie, s’est, depuis un siècle surtout, substituée à la vieille foi, tombant peu à peu en désuétude. On a vivement reproché aux anarchistes de s’attaquer à l’une comme à l’autre ; avant d’aller plus loin, il est nécessaire de s’entendre.

Tout d’abord, il est évident que rien n’est plus absurde que de haïr un homme parce qu’il est né sur la rive droite de tel fleuve plutôt que sur la rive gauche. Prétendre qu’un habitant de Paris sente son cœur se dilater à Bayonne et se resserrer à Saint-