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Les socialistes allemands, doctrinaires et amoureux de l’autorité, — car l’esprit de militarisme et de hiérarchie les a pénétrés — seront sans doute de violents révolutionnaires. Impitoyables destructeurs de l’ordre actuel, ils lui substitueront un communisme scientifique, disent-ils, mais lourd, qui donnera aux travailleurs, groupés sous la tutelle de l’État, plus de bien-être que de liberté.

Moins profond peut-être, moins exact à coup sûr, d’une fantaisie plus ailée, l’esprit mobile, léger des Latins ne se prêtera jamais à la prolongation d’un communisme de caserne fonctionnant à la prussienne.

Au lendemain de la révolution sociale, révolution qui, avec des phases diverses, peut durer dix ou douze ans, il est présumable que, des tendances diverses, doctrinaires et libertaires, se formera une résultante, un modus vivendi qui, s’il n’est pas encore l’anarchie, protégera toutefois l’autonomie individuelle contre l’oppression de la commune ou de la corporation.